Réunir Jean-Sébastien Bach et Valéry Arzoumanov

sur un même disque n'est pas fortuit : au-delà des différences stylistiques liées à deux époques éloignées, baroque et contemporaine, ce qui réunit Bach et Arzoumanov est fondamental et se décline en plusieurs points.

Tout d'abord chaque note est essentielle au discours, porte sens sans fioriture ni virtuosité gratuites, puis ces notes s'agencent et forment des lignes mélodiques qui se superposent et s'imbriquent en une trame complexe et néanmoins limpide, maîtrisée au plus haut point ; les conduites harmoniques, elles, se développent en de longs méandres avant de reposer sur les cadences, le tout se structurant en une architecture magistrale ; la poésie qui enveloppe l'expression musicale touche à l'ineffable, par la science de l'écriture certes, mais aussi par la profondeur et la candeur de ces deux tempéraments artistiques.

Bien sûr, tous ces points émergent plus ou moins selon l'instrument ou la formation instrumentale ou vocale, mais l'essentiel y apparaît chaque fois.

Enfin ces deux compositeurs sont particulièrement prolifiques, et si cela était courant à l'époque de Bach, cela l'est moins pour les contemporains, et Valéry Arzoumanov signe à ce jour plus de 300 opus.